Il y a quelques mois, le FMI a publié plusieurs notes qui, pour la première fois, identifient officiellement les inégalités de revenus comme un facteur dégradant de la croissance d'un pays.

Alors que depuis toujours la théorie du ruissellement - qui consiste à croire que si les riches s'enrichissent, il créent des emplois et donc par ruissellement permettent une redistribution de la richesse aux plus pauvres - et autres réflexions sur la "nécessité" d'avoir des inégalités pour faire fonctionner l'économie prévalaient, plusieurs voix s'élèvent très sérieusement contre de tels raisonnements.

Et cela va même plus loin : dans une étude sur les causes et les conséquences des inégalités, présentée lundi 15 juin, le FMI établit que, plus la fortune des riches s’accroît, moins forte est la croissance.

Lorsque la part de gâteau des 20 % les plus aisés augmente de 1 %, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (– 0,08 point) dans les cinq ans qui suivent. Autrement dit, les avantages des plus riches ne ruissellent pas vers le bas, contrairement aux convictions des économistes néolibéraux.

En revanche, une augmentation de même importance (+ 1 %) de la part des revenus détenue par les 20 % les plus pauvres est associée à une croissance plus forte de 0,38 point.
(Source). L'OCDE est parvenue à des conclusions similaires et la Banque Mondiale ainsi que le Bureau International du Travail se penchent très sérieusement sur ce nouvel axe de réflexion afin d'infléchir notamment les politiques publiques en ce sens.

Voilà qui ouvre un espoir quant à un réel changement de considération des revenus dans nos sociétés car si le finance démontre qu'en réduisant les inégalités on augmente la croissance, même les plus récalcitrants au partage vont finir par prôner la réduction des inégalités ne serait-ce que pour s'enrichir plus, ce qui n'est pas le moindre paradoxe de la situation.

Pour aller plus loin dans la compréhension, il faut absolument lire ceci et également cela, c'est édifiant.

Faites suivre à vos DRH respectifs, peut-être reverront-ils leur politique salariale et votre rémunération ? Qui sait....